L’enseigne, dont l’actionnaire de référence n’est autre que la famille Zouari, compte accélérer en franchise via son plan de croissance baptisé Proxima. Une opportunité pour les porteurs de projets mais il y aura peu d’élus. À partir de 2022, Picard devrait adopter un rythme de 25 ouvertures de magasin par an. Entretien avec Cathy Collart Geiger, présidente directrice générale et Yvan Audiau, responsable de la franchise.
Pouvez-vous nous décrire le réseau de franchises Picard ?
Cathy Collart Geiger : Lorsque j’ai rejoint l’enseigne l’année dernière, j’ai fait un premier constat. Au-delà de 15 minutes de route, les clients sont parfois réticents à venir chez nous. Nous avons aujourd’hui plus de 1 050 magasins sur le territoire national et encore du potentiel pour densifier davantage notre maillage territorial et nous rapprocher ainsi de tous les Français. Avec notre plan de croissance Proxima, nous avons l’ambition d’ouvrir 200 points de vente supplémentaires à l’horizon 2026. Nous avons expérimenté la franchise dans un premier temps, en 2012 en Corse avec deux magasins pilotes, avant d’affiner notre modèle en 2015. Nous avons aujourd’hui 28 magasins répartis entre 23 partenaires.
Recherchez-vous un profil type de candidat ? Yvan Audiau : Oui et non ! Oui, parce que nous recherchons avant tout des profils de commerçants. Cela va bien au-delà du métier, c’est une qualité intrinsèque ! Et non, car nos 23 partenaires sont tous issus d’horizons différents. CCG : Nous sommes en train de diversifier les profils. Il peut y avoir des primo-accédants souhaitant monter en puissance dans le réseau. Cinq de nos partenaires ont déjà deux magasins. Nous pouvons également recruter des entrepreneurs qui ont déjà un commerce alimentaire. Je pense à des adhérents de grandes enseignes de distribution qui ont souhaité renforcer l’attractivité de leur zone de chalandise. N’oubliez pas que le secteur alimentaire a prouvé, durant cette crise, sa force de résilience.
Justement, avez-vous constaté une augmentation du nombre de candidatures ? YA : En 2020, durant le premier confinement, nous avons reçu plus de 1 400 demandes. Au mois de juin 2021, en seulement six mois donc nous avions d’ores et déjà reçu presque 1 000 candidatures. Avez-vous des souhaits précis d’implantation géographique ? CCG : Notre potentiel de développement porte essentiellement sur des agglomérations d’environ 10 000 habitants mais qui ont des indices probants de consommation en surgelé. En interne, nous disposons d’un service dédié à la réalisation d’études géomarketing. Ce dernier réalise des études de marché aussi bien pour nos magasins intégrés que pour les points de vente en franchise. Nous demandons également à nos candidats de réaliser leur propre étude et confrontons ainsi les données relatives à la densité de population, le revenu des ménages, les flux, la concurrence ou encore les indices de consommation. Nous n’avons fermé aucun magasin.
Quelles sont les conditions financières pour pouvoir vous rejoindre ? YA : Il faut compter environ 320 000 euros d’investissement. Sachant qu’il faut disposer d’au moins un tiers de la somme pour pouvoir aller faire valider son projet auprès d’une banque, il faut être en mesure de pouvoir fournir environ 100 000 euros d’apport personnel. Pour ce qui est du droit d’entrée, le montant a été fixé à 25 000 euros. Comment se déroule la formation des franchisés ? YA : Au cours du processus de recrutement, le porteur de projet passe une journée d’immersion dans un magasin pour se familiariser avec notre univers. Une fois sélectionné, le candidat suit une formation d’une durée d’un mois qui se fait dans l’un de nos points de vente école pour découvrir notre savoir-faire technique. Enfin, ce dernier devra passer quelques jours dans l’un de nos magasins partenaires pour appréhender cette fois-ci toute la partie franchise. Enfin, le futur gérant sera formé trois jours au siège social pour appréhender toute la partie théorique, nos exigences liées au respect de la chaîne du froid ou encore l’aménagement du magasin. Mais nul besoin d’être issu du sérail pour se lancer en franchise avec Picard.
Proposez-vous différents formats de magasin ? CCG : Non, en moyenne, nos points de vente offrent une surface d’environ 250 m2. Cela permet de travailler une gamme qui couvre toutes les familles de produits et favorise un circuit rapide de courses. En moins de 10 minutes, nos clients peuvent avoir fait le tour du magasin. YA : Pour rebondir sur ce que dit Cathy, ce format de magasin permet de contenir entre 50 et 55 congélateurs qui stockent quelques 950 produits de la gamme Picard. Bien entendu, cette gamme s’adapte en fonction de la zone de chalandise. Il y a un tronc commun de 400 produits pour chacun de nos points de vente, un tronc intermédiaire et le reste est sélectionné par le franchisé lui-même au sein de notre gamme. Quid du digital pour les magasins en franchise ? CCG : Nous avons mis en place avec nos franchisés une offre de click & collect dès septembre dernier. Il est encore un peu tôt pour en mesurer l’impact sur leur chiffre d’affaires. Notre offre de livraison à domicile nationale se fait pour sa part via nos entrepôts. Rassurons d’ores et déjà ceux qui pourraient s’interroger, nous ne constatons aucune cannibalisation entre les revenus des magasins et ceux de la livraison. C’est même le contraire. Le chiffre d’affaires est incrémental, et un client se rendant en point de vente et réalisant des commandes par internet, aura tendance à dépenser deux fois plus qu’un client monocanal.
par Nicolas Monier
Source : http://officieldelafranchise.fr/analyses/coup-doeil-sur/picard-200-nouveaux-magasins-dici-2026-05112021
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